Gwen Dussaud

 

Bien que le premier Tome de Nos Différences soit sorti l’année dernière, les personnages ont en fait presque 15 ans d’existence. Tout a commencé par des vidéos que je réalisais avec les Sims au lycée, pour ensuite devenir un projet de roman qui a fini par voir le jour après plusieurs années d’écriture. J’ai donc abordé mon récit en tant qu’ado, jeune adulte et adulte. En passant d’une tranche d’âge à une autre, ce que “Nos Différences” représente pour moi a évolué.

 

Ado : une escapade

Au début, j’ai crée des personnages de mon âge pour vivre à travers elleux. À cause de mon autisme pas encore diagnostiqué, ma vie sociale au lycée était bloquée sans que je ne sache pourquoi, alors que je m’en suis crée une virtuelle. À cette époque, une partie de YouTube était dédiée aux séries crées avec les Sims et j’ai voulu réaliser la mienne. Elle me permettait de fantasmer sur une vie de lycée aussi mouvementée que dans les séries que je regardais, et aussi d’explorer des facettes de mon identité que je n’assumais pas encore.

 

De 14 à 16 ans, le projet sur cette histoire a évolué : quand j’ai commencé, c’était un passe-temps avant d’entamer mes études de vétérinaire, puis en terminale, j’ai décidé d’étudier l’audiovisuel dans l’espoir d’en faire une série filmée. Ces études ont défini ce que le récit allait devenir : elles m’ont apprit à bien construire un scénario, fait réaliser que je n’avais pas l’étoffe pour réaliser une série, mais que j’avais le potentiel pour écrire un roman.

 

Jeune adulte : une thérapie

Quand Nos Différences est devenu un projet de roman, j’avais 19 ans, donc quelques années de plus que mes protagonistes. Cela m’a permis de prendre du recul sur l’adolescence tout en restant proche de cette période. C’est là que j’ai vraiment commencé à me connaître ainsi que le monde qui m’entoure. L’écriture s’est centrée sur le développement de personnage et en est devenue thérapeutique. Construire leurs arcs variés m’ont aidé à prendre du recul sur moi, les autres, et le rapport aux deux.

 

Adulte : la transmission

J’ai maintenant plus de dix ans d’écart avec mes protagonistes, et toujours autant envie d’écrire leur histoire. Au-delà de mon attachement et engagement envers mes personnages, il y a aussi le désir de transmettre. Apprendre à me connaître, comprendre le monde qui m’entoure et m’exprimer à travers l’art m’ont aidé à m’épanouir, et je sais que d’autres personnes peuvent en bénéficier. Dans mes romans, je donne des pistes pour y parvenir selon plusieurs profils différents, et espère qu’ils atteindront le public à qui ça parlera.

 

Et vous ? Avez-vous déjà changé votre manière d’aimer quelqu’un ou quelque chose ?